Le film “La petite sirène” est une adaptation cinématographique du dessin animé (1989) du même nom produit par Disney et sorti en salle officiellement le 26 mai 2023 dernier (aux US). Cette comédie musicale, ayant pour tête d’affiche la jeune chanteuse américaine Halle Bailey, avait déjà suscité de vives indignations auprès du public américain depuis l’annonce de la bande-annonce à cause du choix d’une fille noire comme interprète du personnage d’Ariel. Le Buzz, autour de la couleur de peau de ce personnage qui a tant bercé notre enfance a porté ses fruits, car le public était bel et bien au rendez-vous ce week-end partout dans le monde. Quels sont les points à souligner au sujet de cette réalisation ?
Comme toute adaptation, le film reprend le même schéma narratif que celui de l’œuvre originale à savoir : une jeune sirène de 16 ans qui tombe amoureuse d’un homme (Eric) et qui décide de signer un pacte avec sa tante (Ursula) qui lui offrit la possibilité de changer sa queue en jambe pour qu’elle puisse aller tenter sa chance avec son âme-sœur de l’autre côté du rivage.
D’un point de vue actuel, on pourrait comprendre ceci comme étant le combat d’une féministe contre le patriarcat puisque en effet, son père s’oppose farouchement à son désir de conquête amoureuse en raison de la mort de sa mère, tuée par l’un des leurs. Pour rappel : le patriarcat est la structure familiale où l’on retrouve le père comme figure d’autorité. C’est lui qui s’occupe de sa famille et qui dicte les lignes de conduite de ses enfants. La femme et ses enfants lui doit alors soumission et respect. Le père dans ce cas de figure est synonyme de discipline, d’ordre, mais aussi de despotisme. Car oui, tout comme le père d’Ariel, le figure paternel a la seule voix au chapitre, ca parole est indiscutable même quand il a tort et on le sait tous : l’homme à horreur de l’inconnu. C’est ce qui a d’ailleurs poussé Ariel à pactiser malgré elle avec sa tante Ursula, une pieuvre, lui donnant sa propre voix comme garantie.
Cela se confirme aussi lors du dénouement final lorsque Ariel sauve Eric qui était venu lui porter secours du tourbillon au beau milieu de l mer et arrive à vaincre Usurla. Dans le dessin animé, c’est Eric qui la sauve et non pas le contraire comme dans la majorité de schémas narratif. On voit ici la femme comme étant un être fort qui n’a pas besoin de l’homme pour se défendre en dépit de sa différence en termes de puissance musculaire par rapport au sexe opposé.
L’autre chose un peu bizarre à remarquer, c’est lors d’une scène ou Ariel apprenait à utiliser ses jambes pour la première fois, on pouvait l’entendre chanter dans sa tête alors qu’elle avait perdu la parole. On peut également souligner le manque de présence du personnage de Polochon, le poisson jaune dans le film. Il est casi absent, on ne voit pas son importance ou proximité dans sa relation avec la sirène du fond des mères caribéennes.
En conclusion, on peut laisser une bonne note à cette adaptation cinématographique. Cependant, si vous êtes anti-féministe ou vous aimeriez regarder une version fidèle au dessin animé de 1989, vous risquez alors d’être un peu décu, car ce n’est pas de la mer à boire !
© Matthieu Mag
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